Palace, la vie en première classe ! (The Grand Budapest Hotel)

Publié le par Captain Nemo

Le brief : Les aventures épiques et burlesques de Gustave H, l’homme aux clefs d’or d’un des plus célèbres hôtel de l’Europe de l’entre-deux guerres et de son fidèle acolyte, Moustafa Zero, jeune groom et réfugié politique…

 

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Bande-annonce !

 

 

Le débrief : C’est toujours avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve l’univers délicieusement désuet, fantasque et poétique du très méticuleux Wes Anderson (La famille Tenenbaum, La vie aquatique, A bord du Darjeeling Limited, Fantastic Mr. Fox, Moonrise Kingdom). L’artiste, dont la réalisation, toute en maîtrise et en virtuosité, semble s’affiner un peu plus à chaque film, nous convie ici à une promenade inoubliable dans des décors aussi fictifs que saturés, fourmillants à chaque instant de détails. Il n’a de cesse d’alterner les formats, les époques, les tons et les styles mais ne sombre jamais dans la caricature de ce qui fait sa renommée et son originalité. Pour la première fois, il choisit d’ancrer son récit dans l’histoire du vieux continent et s’il dédie son récit à Stefan Zweig, on ne peut s’empêcher de penser à la fois à Proust et à Hergé. Dans son entreprise, il convoque un pléthorique casting « cinq étoiles », réunissant ainsi la quasi-totalité de ses acteurs favoris, que l’on croise au hasard des plans comme on le ferait dans les couloirs luxueux d’un véritable palace : Ralph Fiennes en dandy gigolo (sans doute l’une de ses meilleures interprétations), Jude Law en écrivain de légende, Adrian Brody en héritier nazillon, Willem Dafoe en tueur psychopathe, Edward Norton en officier modèle, Jeff Goldblum en notaire énigmatique, Fahrid Murray Abraham en milliardaire retraité, Harvey Keitel en tôlard tatoué, Tilda Swinton en bourgeoise momifiée, Soirse Ronan en pâtissière tachetée, Mathieu Amalric en majordome guindé, Jason Schwartzman en concierge dépassé, Owen Wilson, Bill Murray et même Léa Seydoux (qui réussit ainsi le pari d’être dans la même semaine à l’affiche d’un long-métrage brillant et de ce qui sera sans doute la plus exécrable des réalisations françaises pour 2014 : Adèle et la Bête, les sous-doués font du fond vert). Une galerie de personnages aussi caricaturaux que profonds, empêtrés leurs petites histoires et emportés par la grande Histoire. Le film est une réussite totale, un subtil rollercoaster émotionnel, une fable délirante et poignante où le rire n’a de cesse d’être la politesse du désespoir, et peut être le meilleur film du texan euro-ciné-phile, c’est dit !

 

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Du coup, on pardonnera à Wes d’avoir encore tout piqué aux frenchies !

 

 

See you lobby boy…

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